Ambulants de mobilisation 1ère guerre mondiale
Article modifié le 13/11/2024.
1/ La situation.
2/ Les oblitérations.
Le 03/08/1914.
Le ministre de la guerre.
Vu la loi du 28 décembre 1888.
Vu le décret du 8 décembre 1913 portant règlement sur les transports stratégiques par chemins de fer ;
Vu le décret de mobilisation de l’armée,
Arrêté :
Art. 1er. — Les dispositions de l’article 22 de la loi du 13 mars 1875 modifié par la loi du 28 décembre 1888, et de l’article 1er, paragraphe 3, du décret du 8 décembre 1913 sont applicables à partir
de l’affichage du présent arrêté.
En conséquence, dès ce jour, le service des chemins de fer relève tout entier de l’autorité militaire,
et la totalité des moyens de transport de tous les réseaux de chemins de fer est affectée aux besoins militaires.
Art. 2. — Les transports commerciaux sont suspendus jusqu’à nouvel ordre, tant pour les
voyageurs que pour les marchandises à grande ou à petite vitesse.
Les trains en cours de route peuvent continuer leur marche jusqu’à destination, sauf
ordre contraire des commissions de réseau.
Art. 3. — Il n’est plus délivré de billets aux voyageurs civils.
Les voyageurs en cours de route qui ne peuvent atteindre la destination indiquée par Ie
billet dont ils sont porteurs n’ont droit qu’au remboursement du prix du parcours restant à
effectuer. Ce remboursement est fait par la gare où cesse le transport.
Art. 4.— Il n’est plus reçu ni expédié de marchandises.
Sur tout le réseau, les chefs de gare préviennent les expéditeurs d avoir à reprendre les
marchandises non encore parties, ou de donner, sur les notes d’expédition, la déclaration de
la reconnaissance de l’état de choses créé par le présent arrêté. Ils invitent les destinataires à
retirer les marchandises en arrivage.
Les marchandises non encore expédiées ou en cours de route seront déchargées, s’il y a
lieu, et pourront, si besoin est, être camionnées d’office soit à domicile, soit dans un entrepôt
public ou privé.
Il en est de même des marchandises non enlevées par les destinataires.
Art. 5. — Les délais prévus pour les transports des marchandises cessent d être obligatoires ; les frais de manutention, de séjour dans les gares ou entrepôts et ceux de camionnage sont supportés par la marchandise conformément aux tarifs en vigueur.
Art 6. — Le présent arrêté sera affiché dans chaque gare en exécution de l’article 16 dernier paragraphe
du décret du 8 décembre 1913.
Le ministre de la guerre, Messimy.
https://www.legifrance.gouv.fr/download/securePrint?token=HWjcO6YQR8DBRDnPJHyG
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1/
Dès la réquisition, militaires et techniciens civils ont collaboré à l’exécution des tâches dévolues au chemin de fer. L’autorité militaire aura la main sur les chemins de fer français jusqu’en 1919. La période de mobilisation des soldats vers les frontières du Nord et de l’Est a duré tout le mois d’août. On a d’abord priorisé les soldats de métier et ceux déjà sous les drapeaux puis on a envoyé au front les appelés qui avaient déjà fait leur service militaire par tranche d’âge (jusqu’à 39 ans, pour les plus âgés, ils étaient versés dans des unités de réserves) et enfin on forma les conscrits. La période forte de mobilisation va s’effectuer d’août à octobre. Par la suite, l’armée aura moins besoin des trains et les rendra petit à petit à la société civile qui en avait une nécessité absolue pour faire tourner la France.
Dans ce contexte, des lignes de chemins de fer étaient prévues pour le transport des troupes et dans une majorité des trains, étaient accolés un wagon postal avec du personnel réquisitionné des postes et du personnel civil qui effectuaient les tâches de tri postal. Les sacs postaux transitaient par les gares le long du trajet. Ces sacs étaient remis à l’ambulant ou étaient déchargés sur le quai pour les centres de tri à terre.
Le problème, c’est que 3 700 000 hommes ont été mobilisés dans les premiers mois de guerre. C’est autant qui recevaient du courrier, qui en envoyaient, d’où un engorgement record dans les centres de tri et un allongement conséquent dans la distribution du courrier. Une réforme sera mis en oeuvre en décembre 1914 afin de palier à ces inconvénients.
Quand vous mettiez en branle un corps d’armée en 1914, cela demandait un nombre important de locomotives et de wagons. Les rames étaient plus grandes et des trains de 400m de long circulaient. Les temps de parcours s’allongeaient et au lieu de mettre 13 heures pour le trajet Brest-Paris, vous mettiez 30 heures. Evidemment l’armée avait prévu ces temps de rallonge dû à la vitesse moindre des trains. Voilà pourquoi dans les oblitérations des ambulants de mobilisation vous trouvez: 1/2/3 Son, pour 1ère section, 2ème section, 3éme section. On ne pouvait pas imposer aux personnels des temps de travail aussi long, ce qui faisait qu’une brigade venait remplacer à un point donné du parcours la première brigade de postiers et ainsi de suite.
Ces oblitérations « ambulants de mobilisation » font partie des services civils des ambulants mais au bénéfice des armées. Une fois passé les premiers mois de mobilisation, généralement ceux-ci sont compris entre août et octobre 1914, elles vont continuer à être utilisées par la poste ferroviaire pour traiter l’afflut de courrier généré du et pour le front, ainsi que le courrier civil.
Certaines oblitérations ambulantes de lignes ferroviaires courtes et sans dénomination de section, vont servir dans le service des PTT après la guerre. Ainsi, j’ai pu voir Soisson à Paris jusqu’en 1936, Nice à Marseille 1920. D’autres sont connues: Montauban à Limoges connu jusque 1919, Quimper à Nantes 1921, Caen au Mans 1929.
Une autre particularité est présente pour l’ambulant Paris à Montargis. Bien que prévu dans le plan de mobilisation, ce service n’a pas fonctionné pendant la première guerre mondiale. Ce service a été recyclé après la guerre et il est connu de 1922 à 1932.
2/Liste des ambulants de mobilisation:
Tous sont au type 2 de nuit.
Agen à Paris 1° (1E et 2E Son)
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Agen à Paris 2° (1E et 2E Son)
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Angers à Paris 2° (1E et 2E Son)
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Belfort à Paris 1° (1E et 2E Son)
Aller
Retour
Belfort à Paris 2° (1E et 2E Son)
Aller
Retour
Bordeaux à Cette 2° (1E et 2E Son)
Aller
Retour
Bordeaux à Paris 1° (1E, 2E, 3E Son)
Aller
Retour
Bordeaux à Paris 2° (1E, 2E, 3E Son)
Aller
Retour
Bordeaux à Paris RAP(rapide). (1E, 2E, Son)
Aller
Retour
Brest à Paris 1° (1E, 2E, 3E Son)
Aller
Retour
Brest à Paris 2° (1E, 2E, 3E Son)
Aller uniquement
Caen à Mans
Retour uniquement
Caen au Mans
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Chambery à Macon
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Chambery à Modane
Aller uniquement
Cherbourg à Paris 1° (1E, 2E, Son)
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Retour
Cherbourg à Paris 2° (2E, Son)
Retour uniquement
Clermont à Nîmes (2E, Son)
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Retour
Clermont à Paris 1° (1E, 2E, Son)
Aller
Retour
Clermont à Paris 2° (1E, 2E, Son)
Aller
Retour
Givet à Paris 1° (1E, 2E, Son)
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Givet à Paris 2° (1E, 2E, Son)
Aller uniquement
Granville à Paris 2° (1E, 2E, Son)
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Lille à Paris 1°
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Limoges à Montauban 1°
Retour uniquement
Limoges à Montauban 2°
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Livron à Veynes
Retour uniquement
Lyon à Marseille 1°
Retour uniquement
Lyon à Nîmes
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Lyon à Paris 2° (1E, 2E, Son)
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Marseille à Nice 1°
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Marseille à Nice 2°
Retour uniquement
Montargis à Paris
Cet ambulant de mobilisation n’a pas été en fonction pendant la première guerre mondiale.
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Nantes à Paris 1° (1E, 2E, Son)
Retour uniquement
Nantes à Paris 2° (1E, 2E, Son)
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Nantes à Quimper 1°
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Nantes à Quimper 2°
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Paris à Soisson 1°
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Retour
Paris à Soisson 2°
Retour uniquement
Paris à Vendôme 1°
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Port Vendre à Toulouse
Aller uniquement
Les Sables à Tours
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